Le retour à la maison et le suivi de mon bébé né prématuré

Même si c’est un moment très attendu, le retour à la maison avec votre bébé peut générer aussi beaucoup d’anxiété et d’interrogations. En effet, à la maison, vous pourrez avoir le sentiment d’être complètement seul(e) pour assumer votre rôle. Rassurez-vous : si le médecin qui suit votre bébé dans le service a décidé de sa sortie, c’est que votre enfant en a toutes les capacités ! De plus, vous pourrez trouver de l’aide et des conseils auprès de différents professionnels, comme le pédiatre ou la puéricultrice de Protection Maternelle et Infantile (P.M.I.).

 

 

 

Le jour J

Le personnel vous remettra le carnet de santé de votre enfant, les ordonnances pour les vitamines et un éventuel traitement, les coordonnées de la puéricultrice de P.M.I., les rendez-vous pour les examens et consultations de suivi.
Prévoyez des vêtements adaptés à la saison et si vous rentrez en voiture un siège adapté aux bébés (pensez à bien regarder comment l’installer en toute sécurité avant).
 

 

L’organisation de la vie quotidienne

Comme pour un bébé né à terme, vous serez attentifs à :

  • lui créer un espace à lui, sécurisant et chaleureux ;
  • respecter son rythme de sommeil et le coucher toujours sur le dos (ce qui est recommandé pour tous les bébés), dans une gigoteuse, sans tour de lit et sans peluches dans son lit ;
  • respecter des mesures d’hygiène raisonnables : lavage des mains, port d’un masque en cas de rhume ou autre maladie, stérilisation des biberons… Vous pourrez être tentés de surprotéger votre bébé en appliquant des mesures plus strictes mais gardez à l’esprit que votre bébé ne nécessite plus ces précautions ;
  • éviter les sorties dans des endroits très fréquentés comme les centres commerciaux, les transports en commun… en plus de le fatiguer, votre bébé serait exposé à de nombreux microbes.
     
 

Le congé maternité et paternité

Depuis janvier 2006, grâce aux actions de l’association SOS Préma, le congé maternité a été rallongé pour les mamans accouchant avant 35 semaines. Sa durée est calculée en fonction de la date réelle d’accouchement et de la date d’accouchement prévue initialement.

Le congé paternité est actuellement de 11 jours (plus 3 jours pour la naissance) et doit normalement être pris dans les 4 mois qui suivent la naissance. Mais, en cas d’hospitalisation du bébé, ce congé peut être reporté au-delà des 4 mois.

> En savoir plus sur le congé maternité et paternité

 

 

Pour le suivi de votre bébé

Le pédiatre ou le médecin traitant

Il suivra l’évolution de votre enfant, s’assurera du suivi des vaccins, pourra vous conseiller sur le quotidien, vous orienter vers des spécialistes si nécessaire… Si possible, le mieux est de le choisir pendant l’hospitalisation de votre enfant, il recevra ainsi le compte-rendu d’hospitalisation et pourra assurer plus aisément la transition.

La Protection Maternelle et Infantile (P.M.I.)

Chaque commune dispose d’une P.M.I., une structure où vous trouverez une équipe pluridisciplinaire à votre écoute (médecins, puéricultrices, sages-femmes, psychologues…) qui pourront vous aider et vous orienter. Les professionnels y assurent aussi les examens et vaccinations obligatoires jusqu’à 6 ans, le suivi de la croissance, le suivi du développement psychomoteur et affectif, le dépistage précoce d’éventuelles anomalies ou déficiences… La puéricultrice responsable du secteur où vous habitez peut venir vous voir dans le service avant votre départ de l'hôpital.

Le Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (C.A.M.S.P.)

C’est en général, le service de néonatalogie qui propose aux parents de faire suivre leur bébé auprès d’un CAMPS. Ces centres interviennent auprès des enfants de 0 à 6 ans et de leurs familles pour le dépistage précoce des déficiences motrices, sensorielles ou mentales. L’équipe est composée d’une équipe pluridisciplinaire médicale, paramédicale et éducative spécialisée dans le domaine de la petite enfance (pédiatres, kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste, neuropsychiatre…). C’est aussi un lieu d’écoute et de soutien pour les parents.

Et à plus long terme

Sans occulter l’épreuve de la naissance et de l’hospitalisation de votre bébé, ni les risques possibles de séquelles et les complications qu’elles peuvent engendrer au quotidien, un bébé né prématuré ne le reste pas pour la vie. A un moment, il est important pour lui, comme pour l’équilibre familiale de le considérer comme un enfant avant tout. En effet, certains parents sont beaucoup plus anxieux pour leur enfant né prématuré que pour les autres, le voient plus fragile, lui permettent moins facilement certaines activités et cela même alors qu’il est en parfaite santé… Lâcher du lest n’est pas si simple mais c’est primordial pour le bon développement de votre enfant. Si la culpabilité ou la souffrance restent présentes pour vous, faites-vous aider par un psychologue pour surmonter cela, ça aidera aussi votre enfant à mieux grandir.

 


Auteur

Myriam Blidi, chargée des formations et des projets

De nombreux textes de ce dossier sont extraits du guide "Je suis né(e) trop tôt" élaboré par Fabienne Berregard-Grillère (puéricultrice à Grenoble) et diffusé par SPARADRAP.

Toutes les photos sont de Guillaume Binet / M.Y.O.P.
 

Mise à jour : septembre 2018

 

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Documents

Guide Je suis né(e) trop tôt...

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Liens utiles

L'association pour le suivi des nouveaux-nés à risque (ASNR) met des conseils à disposition des parents sur son site Internet :

> Lire les conseils de l’association pour le Suivi des Nouveau-nés à Risque (ASNR)

 

Les éditions du CHU Sainte-Justine (Montréal, Canada) proposent des livres très complets et vraiment bien faits pour les parents d’enfants prématurés.

> Voir la sélection d'ouvrages des éditions du CHU Sainte-Justine