Les effets désirables de l'information des enfants avant un soin

8 octobre 2018
Événement

Les effets désirables de l'information

 

Bien informer les enfants, c'est important !

A l'occasion de ses 25 ans, SPARADRAP, parrainée par Michel Cymes, lance une campagne sur les effets « désirables » de l'information avant un soin, un examen médical, une hospitalisation.

Chaque année, 15 millions d’enfants vont chez le médecin, 2 millions d’enfants sont hospitalisés... Alors qu’il est officiellement reconnu que les enfants doivent comprendre ce qu’on va leur faire, avec des moyens adaptés à leur âge, les informer n’est pas toujours perçu comme une priorité. Pourtant, certains soins, examens ou visites médicales peuvent inquiéter les familles au point de ne pas consulter ou trop tardivement.
Qu’il s’agisse d’une visite chez le dentiste, d’une prise de sang ou d’une opération, bien informer les enfants, c’est important ! C’est avant tout les respecter mais c’est aussi favoriser leur bientraitance, les rassurer ainsi que leurs proches, éviter ou limiter leur douleur, améliorer les relations entre les familles et les soignants, faciliter leur parcours de soin à court et long terme…

Catherine Devoldère"En expliquant à un enfant et sa famille ce qui va se passer, on va baisser le niveau de stress, on va les rendre moins anxieux, alors que le contraire est catastrophique et peut compromettre tous les soins à l’avenir"
Dr Catherine Devoldère, présidente de SPARADRAP.

 

 

(© Alex Bonnemaison)

 

www.sparadrap.org, le site de référence pour informer les familles sur les soins

Forte de 25 ans d’actions pour aider les enfants à avoir moins peur et moins mal lors des soins et à l’hôpital, l’association SPARADRAP met en ligne un nouveau site. Toutes les familles ont accès gratuitement à des contenus pédagogiques clairs, validés par des équipes soignantes, sur les soins, les examens de santé, l’hospitalisation des enfants sur tous les supports (ordinateurs, tablettes, smartphones).

Sur www.sparadrap.org : tous les documents SPARADRAP sont feuilletables gratuitement, l’espace pour les enfants comprend un Dico de la Santé, des rubriques sur l’hôpital, les piqûres, les médicaments, l’espace pour les parents offre 30 dossiers de conseils sur la santé de l’enfant (sur la prévention, les soins, les examens, l’hospitalisation, l’opération, la douleur, les droits de l’enfant malade…).

Le site de SPARADRAP a pu voir le jour grâce à la Fondation de France, la Fondation B. Braun, Santé Publique France, la MNH, la Direction Générale de la Santé, la MNT, la Fondation Bouygues Telecom, la MGEFI.

     

    Michel CymesSPARADRAP est ce partenaire de soins qui nous manquait pour informer les parents et les enfants.
    Michel Cymes, médecin et journaliste santé, parrain de SPARADRAP

     

     

     

    8 bonnes raisons d’informer les enfants

    1. Pour prendre en compte les besoins des enfants

    1Les enfants ont besoin de savoir pourquoi ils vont avoir un soin et comment cela va se passer. Informer l’enfant malade ou soigné, c’est le respecter en tant que personne. De nombreux adultes imaginent, à tort, que les enfants n’ont ni l’envie ni la capacité de comprendre les informations liées aux soins. Pourtant, comme les adultes, les enfants préfèrent savoir et anticiper plutôt qu’être surpris et pris au dépourvu. Dans une enquête réalisée dans 22 pays européens auprès de 2 257 enfants sur leurs points de vue et leur vécu concernant les soins de santé, 86% des enfants interrogés pensent qu’ils ont le droit d’être informés sur leurs soins de santé et sur ce qui va leur arriver.

    2. Pour respecter le droit à l’information des enfants

    En France, les enfants doivent être informés dans le cadre de la maladie ou des soins et de nombreux textes le mentionnent. La Circulaire sur l’hospitalisation des enfants indique : “en dehors des admissions en urgence, l’hospitalisation devra être préparée de façon à réduire l’anxiété de l’enfant et de sa famille. La Charte européenne des droits de l’enfant hospitalisé rappelle que “les enfants et leurs parents ont le droit de recevoir une information sur la maladie et les soins, adaptée à leur âge et leur compréhension, afin de participer aux décisions les concernant". La Haute Autorité de Santé stipule que les enfants “doivent être destinataires d’une information adaptée sur leur diagnostic et leur prise en charge, en plus de l’information délivrée aux parents. Pourtant, sur le terrain des progrès restent à faire comme le rappelle le Défenseur des droits dans son dernier rapport sur les droits de l’enfant.

    3. Pour diminuer l’anxiété et la douleur des enfants

    5“Lorsqu’on a moins peur, on a moins mal” rappelle le slogan de SPARADRAP depuis 25 ans. L’information,en limitant la peur et le stress de l’enfant permet d’éviter des souffrances inutiles. C’est le complément indispensable à une prise en charge de la douleur efficace. En effet, La douleur comporte une part émotionnelle. Un enfant informé, préparé, accompagné, bientraité sera moins anxieux et le soin aura toutes les chances de se passer au mieux. Une étude parue en 2016 dans le British Journal of Anaesthesia a démontré les effets positifs du guide SPARADRAP “Je vais me faire opérer. Alors on va t’endormir !” sur la diminution de l’anxiété préopératoire des enfants.

    4. Pour permettre aux enfants de se sentir acteurs de la situation

    Expliquer à l’enfant ce qui va se passer lui permet d’anticiper ce qui risque d’être inconfortable, gênant ou douloureux et de mieux maîtriser la situation. C’est un préalable indispensable pour qu’il se sente acteur et pour qu’il ait confiance dans les adultes qui l’entourent. Si l’enfant est surpris, il risque de se sentir trahi et d’être envahi par un sentiment de panique. Au contraire, s’il comprend le sens des efforts qu’on lui demande, il sera plus enclin à les accepter et à coopérer.

    5. Pour éviter les non-dits et contrer les fausses informations

    4Des explications claires, honnêtes et adaptées à l’âge de l’enfant sont toujours préférables aux mensonges ou aux omissions, même s’ils peuvent paraître rassurants sur le moment. Le manque d’information peut susciter chez l’enfant des croyances pires que la réalité ou renforcer des fantasmes de culpabilité (“C’est de ma faute”, “C’est pour me punir”). De plus, en l’absence d’informations, les familles risquent de se renseigner ailleurs, par exemple sur des sites Internet peu fiables, avec tous les risques d’erreurs ou de mauvaises interprétations.

    6. Pour permettre aux parents de se sentir partenaires du soin

    Les parents bénéficient des informations données à leur enfant car, très souvent, eux-mêmes ne connaissent pas précisément les termes médicaux, le déroulement du soin ou sa finalité et ils n’osent pas toujours le dire. Il est primordial que les parents soient bien informés pour expliquer à leur enfant ce qui va se passer. Cela leur permet de continuer à jouer leur rôle protecteur et de pouvoir le rassurer. Une enquête réalisée par SPARADRAP révèle que 42% des parents souhaitent obtenir plus d’informations sur la maladie, les soins, les examens de leur enfant.

    7. Pour faciliter le travail des professionnels

    Certes, cela prend parfois du temps et de l’énergie, mais bien informer les familles permet d’instaurer avec l’enfant et ses proches un dialogue et un climat de confiance qui facilitent le travail des professionnels. De plus, cela donne une image cohérente et rassurante du personnel soignant, ce qui évite l’insatisfaction et parfois l’épuisement des professionnels de santé désireux de mieux accompagner les familles.

    8. Pour améliorer le parcours de soin de l’enfant, à court et à long terme

    8Diminuer l’anxiété des familles améliore le déroulement du soin, évite de refaire ou de reporter des examens (quand l’enfant est trop inquiet ou agité) et permet parfois de limiter la consommation d’antalgiques. L’enjeu consiste à s’assurer que les premiers gestes se passent bien (au cabinet, au laboratoire en ville, à l’hôpital) pour améliorer le parcours de soin de l’enfant à court et à long terme, voire jusqu’à l’âge adulte. En effet, la mémoire d’un soin difficile ou douloureux existe (même chez les bébés) et peut avoir des conséquences à long terme. Lorsqu’un soin s’est mal passé, l’enfant et ses parents vont appréhender les relations avec les soignants, allant parfois jusqu’à renoncer à des examens ou retarder des interventions… et compromettre ainsi le parcours médical.