Mon enfant va passer une IRM

Votre médecin a prescrit une IRM à votre enfant : de quoi s'agit-il ?
Ce dossier vous explique à quoi sert cet examen, comment il va se dérouler, ce qui peut être difficile pour votre enfant et ce que vous pouvez faire pour l’aider.

 

 

Qu'est-ce qu'une IRM ?

I.R.M.L’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), est un examen d'imagerie médicale réalisé grâce au phénomène de résonance magnétique. Elle permet d’observer, en coupe et en 2 ou 3 dimensions, certains organes comme le cerveau ou le cœur, mais aussi les muscles ou la moelle épinière. L’appareil d'IRM se compose d’un lit mobile qui coulisse dans un tunnel étroit à l’intérieur duquel se trouve un puissant électro-aimant. Quand l’appareil fabrique une image il fait un bruit très fort (équivalent à celui d’un marteau piqueur) pendant quelques minutes.

 

 

Comment se déroule une IRM ?

Avant l’examen

Le.la manipulateur.trice vous accueille dans une cabine avec votre enfant et lui explique ce qu’il.elle va faire et pourquoi.

Votre enfant et vous (ou toute personne qui l’accompagne) devez enlever tous les objets métalliques que vous portez : montres, bagues, bracelets, boucles, ceintures, chaussures… avant d’entrer dans la salle d’examen.

Dans la salle, le.la manipulateur.trice installe votre enfant sur le lit mobile, dans la bonne position pour faire l’IRM : allongé le plus souvent, calé éventuellement avec des coussins pour être plus confortable. Il peut aussi être maintenu par des bandes pour rester immobile et ne pas tomber.

Le.la manipulateur.trice montre à votre enfant les solutions pour communiquer pendant tout l’examen : un micro, des hauts-parleurs et une sonnette, tenue en main par l’enfant, qu’il peut actionner en cas de problème. On peut aussi lui proposer d’écouter de la musique ou une histoire dans un casque ou de porter des bouchons d’oreilles.

Le lit où l’enfant est allongé coulisse doucement pour placer la partie du corps à examiner au milieu du tunnel.

Le manipulateur sort de la pièce et se place derrière une vitre.

Pendant l’examen

Grâce au haut-parleur, le.la manipulateur.trice prévient votre enfant chaque fois que l’appareil IRM va faire une image et donc faire du bruit : c’est ce qu’on appelle le lancement des séquences. Cela dure entre une et quatre minutes. C’est pendant ce temps-là que votre enfant doit rester immobile.

Plusieurs séquences sont nécessaires entrecoupées d'une pause où l’enfant peut dire comment il se sent.

Quand le médecin radiologue a assez d’images il prévient votre enfant et le lit coulisse pour sortir du tunnel.

Après l’examen

Vous pouvez rejoindre la cabine pour récupérer les objets retirés avant d’entre dans la salle.

Le médecin radiologue vous donne oralement les premiers résultats, parfois en vous les expliquant sur l’écran. Ensuite, il vous remet le compte-rendu, les images sélectionnées et un CD-Rom.

Une lettre est rédigée et transmise au médecin qui a prescrit l’IRM.

 

 

Comment se déroule l’examen pour les plus petits ?

Avant 5 ou 6 ans, l’enfant est trop jeune pour comprendre le déroulement de l’examen et rester immobile. C’est pourquoi, selon les centres d’IRM, l’enfant bénéficie :

  • soit d’une sédation (appelée aussi prémédication), c’est à dire qu’il est un peu “endormi” grâce à un médicament (donné en sirop, en suppositoire ou par une piqûre) dans le but de le calmer ou de faciliter son endormissement. Dans ce cas, l’enfant doit être à jeun.
  • soit d’une anesthésie générale. Dans ce cas, une consultation pré-anesthésique est prévue et des consignes précises à respecter vous sont alors communiquées par l’anesthésiste.

 

Combien de temps dure l’examen ?

 

La durée de l’examen est variable : entre 30 minutes et plus d’une heure.

Mais si on compte le trajet, le temps d’accueil, l’attente et une éventuelle injection de produit de contraste… il faut souvent prévoir quelques heures. Cela demande de bien vous organiser, en particulier si vous avez d’autres enfants, car leur présence dans le service de radiologie n’est pas acceptée.

 

 

Est-ce que vous pouvez assister à l’examen ?

Oui, un des parents peut rester avec son enfant durant tout l’IRM, à l'exception des mamans enceintes de moins de trois mois.

Mais il existe des contre-indications à la présence en salle d’examen (valable pour l’enfant aussi) : toute présence d’objet métallique interne ou externe (pace-maker, appareils auditifs, implants cochléaires, certaines bagues d’appareil dentaire, valves cardiaques…).

 

 

Ce qui peut être difficile pour votre enfant

L’environnement

Il fait frais dans la salle d’examen (pour le bon fonctionnement des appareils). En cas de besoin, on peut proposer à votre enfant une couverture.
Le lit sur lequel est installé votre enfant se déplace dans un tunnel assez étroit, ce qui peut être angoissant. De plus, au moment de la prise des images, le bruit très fort est désagréable. Pour limiter ces désagréments et distraire votre enfant, le.la manipulateur.trice peut proposer un casque pour écouter de la musique ou des histoires. Il est même parfois possible de regarder un film.

L’obligation de rester immobile

Il est difficile pour un enfant de ne pas bouger pendant de longues minutes, même quand on l’a bien installé. Mais c’est essentiel pour avoir une IRM de bonne qualité (si les images sont floues il faut recommencer).

Il est important de garder un contact par la parole avec l’enfant tout au long de l’examen pour le distraire ou le rassurer. Dans tous les cas, il peut dire quand ça ne va pas : la plupart du temps, le.la manipulateur.trice trouvera une solution.

Malgré une préparation adaptée, il arrive qu’un enfant soit trop agité pour rester immobile (c’est le cas parfois quand l’enfant a eu une mauvaise expérience lors d’un soin ou d’un examen dans le passé). Il est alors important de laisser l’enfant récupérer, de le rassurer et d’attendre qu’il soit prêt à reprendre l’examen

L’utilisation d’un produit de contraste

Pour examiner certains organes (le foie ou les reins par exemple), il est parfois nécessaire d’utiliser un produit de contraste. Ce liquide est injecté lors de l'examen et nécessite la pose d'un cathéter, le plus souvent au pli du coude ou sur le dos de la main. Dans ce cas, l’utilisation de la crème anesthésiante (à poser au moins une heure avant à l’endroit où sera faite l'injection) et de moyens de distraction adaptés sont très efficaces pour aider l’enfant à avoir moins peur et moins mal.

On peut aussi lui proposer de respirer un mélange gazeux (le MÉOPA) dans un masque pour le détendre et le soulager. La plupart des équipes de radiologie pédiatrique sont formées en ce sens et le médecin qui prescrit l’examen pourra vous orienter.

Les contraintes spécifiques de certains examens

Lors d’une IRM cérébrale, la tête est maintenue dans une sorte de casque. Un petit miroir est fixé à l’intérieur pour permettre à l’enfant de rester en contact visuel avec vous pendant l’examen.
Pour un examen de l’appareil digestif, il peut être demandé à votre enfant d’être à jeun (c’est-à-dire de ne pas boire ni manger pendant un certain temps avant l’IRM).

 

 

Le simulateur d’IRM, une préparation adaptée

L'I.R.M. en jeu - Hôpital Robert DebréPour préparer au mieux les enfants à cet examen, plusieurs services d’imagerie médicale d’hôpitaux pédiatriques (d'abord à Lyon, puis à Robert Debré à Paris, à Nice…) ont mis en place des maquettes de l’appareil IRM pour expliquer à l’enfant son déroulement : l’enfant peut s’allonger, écouter les différents bruits de la machine, s’entraîner à ne pas bouger en étant filmé et voir ensuite sur un écran s’il a réussi à rester immobile ou non. Ainsi préparé, l’enfant est plus coopérant lors de l'examen et cela peut éviter le recours à une sédation.

 
 

 

Comment aider votre enfant ?

Avant l'examen

Informer votre enfant est très important : s’il a bien compris la nécessité et le déroulement de l’examen, il coopère plus facilement. Notre fiche illustrée peut vous aider à préparer votre enfant :

Fiche "L'examen I.R.M."> Feuilleter en ligne la fiche L’examen I.R.M.

> Commander la fiche L'examen I.R.M. en version papier.

 

 

 

Vous pouvez aussi “jouer à l’IRM” avec lui (grâce à des figurines par exemple) et l’entraîner à faire la « statue ». Cette méthode de préparation, où l’enfant peut découvrir l’examen en jouant à faire “comme pour de vrai“, est très efficace.

Pour le confort de votre enfant, mettez-lui des vêtements faciles à enlever. Si l’examen le permet, proposez-lui un repas ou une collation une heure avant pour qu’il n’ait pas faim et veillez à lui faire faire pipi.

Pour certains examens, une préparation spécifique est nécessaire (être à jeun, arriver à l’avance…). L’équipe de radiologie ou le médecin le précise lors de la prise du rendez-vous.

Pendant l’examen

Votre enfant peut garder avec lui un objet familier, son doudou ou sa tétine pour le rassurer.

Vous pouvez rester près de lui, lui parler pour garder le contact et l’apaiser.

Après l’examen

Parlez ensemble de ce qui vient de se passer ; expliquez une fois de plus pourquoi l‘examen était nécessaire. Dans tous les cas, félicitez votre enfant d’avoir fait son possible pour coopérer, ou d’avoir dit ce qu’il ressentait.

Si l’examen a été difficile, pour éviter de retenir un souvenir négatif, vous pouvez chercher avec lui (dans la mesure du possible) un aspect positif à retenir de cette expérience.

Certains enfants aimeront, dans les jours qui suivent, “jouer à l’IRM” avec une peluche ou la dessiner.

> Voir aussi notre dossier de conseils "Comment aider mon enfant lors d'un soin"

 

 

Une IRM, est-ce dangereux ?

Non, L’IRM est sans aucun danger. C’est pourquoi il est préféré au scanner dans certains cas en pédiatrie.

 


Auteurs

  • Caroline Ballée, chargée de communication web, association SPARADRAP, webmaster@sparadrap.org
  • Dominique Ferréol, retraitée de la HAS, chef de projet et chargée d’études AP-HP, bénévole à SPARADRAP
  • Françoise Galland, directrice de l'association SPARADRAP, francoise.galland@sparadrap.org

Relecteurs création 2014 : Dr Jacky Dekens, anesthésiste-réanimateur au CHU d’Amiens ; M. Fabien Voix, président de l’AFPPE (Association Française du Personnel Paramédical d’Electroradiologie) ; Mme Cathy Thibaut, Rédactrice en chef de la revue professionnelle AFPPE "Le Manipulateur d'imagerie médicale et de radiothérapie" ; Mme Cécile Etard, responsable de l’Unité d'Expertise en radioprotection Médicale de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire)

Photos : photos SPARADRAP prises à l’hôpital pédiatrique Robert Debré à Paris + photos libres de droit wikipédia

Mise à jour 2020 : Caroline Ballée et Sandrine Herrenschmidt, association SPARADRAP


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Dossier créé en octobre 2014 - Mis à jour en mars 2020

 

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